J’ai commencé le travail en allant à la rencontre des individus, dans la rue ou dans les Associations de Voisins.
« Aller à la rencontre de » n’est pas chose facile.
Mais je ne peux pas dire que ces rencontres se soient faites « par hasard ». Elles ont eu lieu parce que je les cherchais, mais elles auraient aussi pu être différentes, c’est tout.
Toujours est-il que j’ai abordé (comme un pirate va à l’abordage) Jose-Maria, Rafael, Jose-Angel, Blas… avec cette simple question : « quelle est l’histoire de votre vie ? ».
Pour moi, poser cette question très simple en apparence équivalait à demander : « quelle est votre version de l’Histoire ? ».
Tous avaient vécu sinon la république et la guerre civile, du moins le franquisme et la transition démocratique.
De leurs histoires, j’ai fait des dessins, que je nomme cartographies, parce qu’ils prennent en compte un espace-temps vu à travers un prisme narratif.
J’assume les libres interprétations qu’occasionne le dessin relativement à chaque histoire racontée que je considère comme vraie, même si certains éléments de chaque histoire se frotte aux autres, les contredit, les discute, les négocie.